mercredi 21 janvier 2015

Le Climat - Discours 12 - 2ème partie



Partie 2 : Demain le Monde


 
     Nous avons observé dans notre première partie, comment la planète a vécu des changements climatiques depuis sa formations il y a 4.5 milliards d’années. Nous avons observé et mis en évidence, comment l’activité humaine amplifie aujourd’hui l’un de ces nouveau scénario climatique ; avec l’augmentation de l’effet de serre. Pour terminer, nous comprenions que l’accélération de ce réchauffement des températures moyennes sur terre pourrait bien bouleverser les habitudes climatologiques de notre planète. Essayons maintenant de comprendre ce que demain sera…
     Le GIEC (groupe intergouvernementale d’experts sur l’évolution du climat), a observé depuis sa création en 1988, les changements et les évolutions du climat de notre planète. Entre 2013 et 2014 il a cherché a établir le scénario du climat de demain. Cette 2ème partie essaie d’en résumer le rapport d’étude pour mieux se préparer à demain. Si il n'y a aucune certitude absolue et qu'il ne faut pas être catastrophiste, il apparaît évident que la population doit se préparer au changement du climat terrestre, et donc de ces habitudes de vie sur terre. 

     Le climat change, et aucune mesure ne pourra l’en empêcher. C’est un fait. Si les causes de ce changement sont pour partie dues à l’activité de l’homme sur terre, le climat change à son rythme et l’homme doit par sagesse en tirer conclusion. Et peut être adapter son mode de vie pour que ce changement lui laisse le temps de s’organiser. Autrement dit, on pourra par des mesures fortes, atténuer ce changement mais en aucun cas l’arrêter. On pourra aussi laisser dire et laisser faire, mais il nous sera beaucoup moins aisé de s’y adapter.
La transition citoyenne ne doit pas toute seule agir, mais elle fera beaucoup. Les transitions agricole et industrielle doivent aussi se mettre en route. Les diverses politiques aussi… L’humain doit aussi s’intéresser au travail du GIEC pour préparer le terrain aux générations
futures. Aussi les changements climatiques qui interviennent vont modifier notre manière de vivre ensemble.
     L’objectif « politique » mondial aujourd’hui est de stabiliser l’effet de serre. C'est-à-dire de limiter l’impact de l’homme sur le processus de changement climatique qui est apparu « naturellement ». Si l’on stoppe les paramètres humains, cela ne voudra pas dire que le climat s’arrêtera de changer. Rappelez-vous, que les masses d’eau des mers et océans ne s’arrête ou ne change pas de température du jour au lendemain !cela fonctionne en décalé.
La température moyenne du globe a augmenté de +0.85°c depuis l’ère industrielle. Cette hausse est prévu d’atteindre +1°c en 2035. Si des efforts drastiques s’organisent dès aujourd’hui, rien ne changera cette prévision car ces +1°c sont définis par notre activité passée jusqu’a aujourd’hui en 2014. Si nous n’agissons pas aujourd’hui, par contre nous atteindrons les +4°c à l’aube de 2081-2100 par rapport aux températures de référence de 1986-2005.
     Les réchauffements ne seront pas les mêmes sur toute la surface du globe. Ils seront plus important sur les continents et moins importants sur les océans (Nous parlons de températures moyennes sur l’ensemble de la planète !). En suivant le modèle de scénario le moins alarmant, en Afrique, toutes les saisons seront touchées par ce réchauffement. En Europe le réchauffement sera plus important l’hiver dans le nord (et donc des périodes de neige plus courte). En méditerranée, c’est l’été qui sera plus chaud avec davantage de sécheresse. Dans les régions polaires de l’hémisphère nord, la hausse est prévu à +10°c ! En France nous devons nous préparer à une augmentation du nombre de jours de canicule (qui doublera en 2100) et a des périodes moins importantes de grands froids l’hiver.
En suivant le modèle de scénario le plus alarmant, les choses se gâtent encore plus après 2100. En 2300 ces scénarios envisagent une température moyenne du globe de +8°c à +12°c !
Le scénario le plus alarmant, c’est en conservant nos modes de vie actuels. Donc plus nous évoluons vers des modes de vie plus sobre, plus nous pourrons nous rapprocher du scénario le plus optimiste ! 

     Concernant les pluies, les températures augmentant, le phénomène d’évaporation puis de restitution sous forme de précipitations est envisagé. Mais les pluies ne se déclareront pas sur tout le globe. L’Afrique et la Méditerranée seront encore moins arrosées qu’aujourd’hui. Par contre le nord de l’Europe sera davantage arrosé l’hiver. Globalement en Europe, les contrastes vont se creuser entre régions humides et régions sèches et favoriser les inondations et les sécheresses.
Les contrastes entre les masses froides et les masses chaudes vont s’amplifier. Les catastrophes naturelles (tempêtes, cyclones) pourraient être plus fréquentes mais rien n’est encore certain actuellement.
Nous vivons (en Europe) à la même latitude que le Canada. Hors actuellement, le climat Européen et le climat Canadiens sont très différents. C’est le Gulf-Stream, ce courant marin chaud, qui amène sur l’Europe de l’ouest la douceur qu’il a emmagasiné dans les régions équatoriales et tropicales. Le Canada n’en bénéficie pas. Si ce courant marin déviait pour changer de cap, voir s’arrêter, cela pourrait jouer un tour au climat de l’Europe de l’ouest. Cette théorie est envisageable dans le sens ou la densité des masses d’eaux de l’océan atlantiques peut changer avec la fonte des banquises qui sont chargées en eaux douces (lire la partie 1). C’est bien quelque chose d’attendu mais les scientifiques ne sont pas tous en accord sur ce scénario. D’autres surprises sont envisageables.
5 types de changements devraient intervenir dans les prochaines décennies avec un réchauffement de +2°c: 

* Les glaces de mer de l’Arctique (et sa banquise) et les récifs coralliens ne pourront pas supporter un réchauffement de +2°c. en 2100, c’est certain, il n’y aura plus de banquise,
* Les phénomènes extrêmes tels les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les inondations côtières, devraient s’intensifier,
* La disparition de la ressource en eau douce et les difficultés pour la production agricole, vont impacter fortement certaines populations,
* La biodiversité et donc l’ensemble de l’économie mondiale vont souffrir de ce réchauffement,
* Les écosystèmes et certains systèmes physiques vont être touchés de façon irréversible. 

Tous ces changements s’aggravent dangereusement suivant l’augmentation du réchauffement. On parle d’un monde nouveau à partir de +4°c !

     On peut déjà affirmer que d’ici quelques années (avant la fin de notre siècle), la banquise va disparaître avec les glaces du pôle nord. Dans les montagnes françaises, les loisirs et sports d’hiver vont aussi disparaître avec la fonte des glaces et disparition des neiges.
Le niveau des mers va augmenter d’un mètre d’ici la fin du siècle et donc des îles vont être noyées (comme les Maldives ou plus près de nous en Bretagne, l’ile de Sein…). Progressivement, au Languedoc, en Camargue ou au bassin d’Arcachon, les côtes vont être grignotées. Pour des pays comme le Bangladesh ou la Hollande c’est de véritables crises qui s’annoncent.
Les mers sont elles mêmes affectée au sens chimique. Les eaux vont s’acidifier (augmentation de la teneur en dioxyde de carbone qui se dissout dans l’eau) ce qui va être dangereux pour certains organismes comme les coquillages (leur coquille est en calcaire et il va se dissoudre avec l’augmentation du PH). D’ici 2100, le PH des mers va baisser (s’acidifier) de 0.06 à 0.3 en moyenne. Disparition de certaines espèces, c’est disparition de proies pour d’autres espèces…
Les perturbations dans les courants marins pourront occasionner par contre de grosses augmentations de populations de certaines espèces marines (+30 à +70% !! et principalement pour des espèces d’eaux chaudes), du moins pour un temps. Les hausse de température des mers peut par contre faire disparaître les espèces inféodées a certaines températures.
     Dans les terres, avec les sécheresses, l’eau douce va se raréfier. En moyenne sur le globe, on parle de -20% des ressources en eau douce par augmentation d’1°c. En Afrique, il n’y aura plus d’eau douce, mais dans les hautes latitudes comme l’Europe du Nord, les ressources en eau vont grossir avec l’augmentation des précipitations. Si dans certaine régions sèches, la fonte des glaces de montagne va générer beaucoup d’eau… ce ne sera que pour un temps (plus de glace, plus d’eau). Dans les zones ou les précipitations augmenterons, des inondations sont envisageables.
     Les écosystèmes vont changer et la biodiversité par conséquence. Si certaines espèces comme les oiseaux sont très mobiles, d’autres le sont moins. La capacité d’adaptation des espèces animales et végétales va dépendre à leurs facultés de déplacement (et leur rapidité dans ces déplacement). De très nombreuses espèces vont disparaître. Car la vitesse du réchauffement planétaire (accéléré par l’activité humaine) n’a rien de naturel. La nature ira donc à son rythme. Des espèces ne pourront donc pas atteindre des latitudes ou des altitudes plus fraîches a temps, et donc disparaîtrons. Tout comme dans les océans, c’est l’ensemble de la chaîne alimentaire qui va être affectée. L’homme doit se préparer a changer ses modes de productions agricole pour s’adapter lui aussi à tous ces changements. Déjà notre faune et notre flore perçoivent les changements climatiques. Et déjà l’adaptation est en route. De nombreuses espèces ont déjà démarré le voyage. Et aussi le monde naturaliste l’a déjà observé. Si nous avons indue certaines disparitions d’animaux ou de végétaux aux causes des pollutions, il est certain aujourd’hui que le facteur du changement climatique s’y est additionné. Finalement pollution et changement climatiques… tout est lié… 

     L’économie et la démographie vont aussi être bouleversées par tous ces changements. Dans la production agricole mondiale, des baisses de rendement sont déjà observées depuis quelques années. Ces baisses sont bien sûr localisées. Mais elles pourront se généraliser si nous ne prenons pas garde. Par contre, dans certaines régions, le climat est devenu propice à certaines productions agricoles. On parle par exemple de rendements +25% pour la betterave sucrière en Irlande. Alors qu’en Italie, les rendements maïs on baissé d’1/4. L’Europe du Nord, plus humide et plus chaud, devrait voire son agriculture s’épanouir. Tandis que l’inverse se profile pour les régions Méditerranéennes.   Globalement les régions arides vont s’étendre en Afrique. Les productions de céréales (dont le riz) vont baisser en Chine et en Inde. D’après le GIEC, le réchauffement de la planète à +2°c devrait être finalement favorable à la production agricole mondiale. Mais les spécialisations des productions vont évoluer dans l’espace géographique. Par contre un réchauffement supérieure à +2°c aura un effet inverse à cette prévision… Ce qui va réellement changer, c’est la vie de certaines populations. Les populations les plus fragiles vont devoir migrer, poussées par l’aridité (ou la monté des eaux). Et donc la démographie dans certaines régions du globe (là ou l’agriculture va être favorisée) va être très perturbée. Le risque de tension va s’accroitre… c’est déjà le cas avec les vagues d’immigration en Europe. Si des populations d’Afrique cherchent à venir en Europe, c’est qu’elles sont poussées vers le nord par l’aridité qui s’installe dans leur région d’origine. La répartition de l’humain sur terre va donc changer. A nous de réfléchir ensemble et de prévoir aujourd’hui l’accueil de ces populations (on parle aujourd’hui, plus de maîtrise de l’immigration plutôt que d’aménagement de l’espace pour accueillir les migrants, c’est du contre sens !). Et si nous imaginions, qu’à son tour, tout notre peuple va devoir déménager… pour aller plus au nord… Et notre économie doit s’y préparer. La demande énergétique dans certains pays va donc s’amplifier suivant l’accroissement des populations. Si nous ne l’avons pas compris le monde de l’industrie travaille depuis des dizaines d’années sur ce grand projet d’adaptation (a quoi peu servir l’acharnement pour un barrage à Sivens !) … ce n’est pas pour autant qu’il nous faut laisser faire n’importe quoi !
     La santé de l’humain va être impactée par le changement climatique. Si la mortalité due aux canicules va augmenter, la mortalité due aux grands froids va baisser. Le risque est fonction de notre capacité à résister au rayonnement solaire et notamment aux ultraviolets (risque plus important de cancers de la peau ou de la cataracte). Mais les effets du soleil, c’est aussi un bénéfice sur la synthèse de vitamine D (ce qui est plus positif). D’autres phénomènes
sanitaires seront occasionnés par l’augmentation des températures (qualité des eaux potables par exemple).
Ces changements climatiques vont changer beaucoup de chose dans la cartographie mondiale des pays riches et des pays pauvres. Notre Civilisation est en train de disparaître. Mais une autre est naissante et Demain s’écrit aujourd’hui ! 

     C’est par choix que ce dossier ne traite pas précisément de l’impact du changement climatique, sur nos seules régions (Europe, France, Bretagne). Car finalement, nous vivons sur la Terre. Et nous sommes acteurs et dépendant de la Terre entière ! Dans un prochain discours, nous verrons plus précisément comment s’organiser en région et en intelligence avec le reste du monde…
     Notre capacité d’adaptation va être mise à l’épreuve. Pour nous préparer, nous devons très vite nous éloigner de cette peur qui nous envahie à la lecture de ce discours. Nous le devons pour nos enfants (les générations futures) et pour tous les peuples qui n’ont pas encore conscience de tout ça… Retroussons nos manches ! 



(À suivre…) 



Mikael HARDY, École Paysanne 35 




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