Partie 2 : Demain le Monde
Nous
avons observé dans notre première partie, comment la planète a vécu des
changements climatiques depuis sa formations il y a 4.5 milliards
d’années. Nous avons observé et mis en évidence, comment l’activité
humaine amplifie aujourd’hui l’un de ces nouveau scénario climatique ;
avec l’augmentation de l’effet de serre. Pour terminer, nous comprenions
que l’accélération de ce réchauffement des températures moyennes sur
terre pourrait bien bouleverser les habitudes climatologiques de notre
planète. Essayons maintenant de comprendre ce que demain sera…
Le
GIEC (groupe intergouvernementale d’experts sur l’évolution du climat),
a observé depuis sa création en 1988, les changements et les évolutions
du climat de notre planète. Entre 2013 et 2014 il a cherché a établir
le scénario du climat de demain. Cette 2ème partie essaie d’en résumer
le rapport d’étude pour mieux se préparer à
demain. Si il n'y a aucune certitude absolue et qu'il ne faut pas être catastrophiste, il apparaît évident que la population doit se préparer au changement du
climat terrestre, et donc de ces habitudes de vie sur
terre.
Le climat change, et aucune mesure ne pourra l’en
empêcher. C’est un fait. Si les causes de ce changement sont pour partie
dues à l’activité de l’homme sur terre, le climat change à son rythme
et l’homme doit par sagesse en tirer conclusion. Et peut être adapter
son mode de vie pour que ce changement lui laisse le temps de
s’organiser. Autrement dit, on pourra par des mesures fortes, atténuer
ce changement mais en aucun cas l’arrêter. On pourra aussi laisser dire
et laisser faire, mais il nous sera beaucoup moins aisé de s’y adapter.
La
transition citoyenne ne doit pas toute seule agir, mais elle fera
beaucoup. Les transitions agricole et industrielle doivent aussi se
mettre en route. Les diverses politiques aussi… L’humain doit aussi
s’intéresser au travail du GIEC pour préparer le terrain aux générations
futures. Aussi les changements climatiques qui interviennent vont modifier notre manière de vivre ensemble.
L’objectif
« politique » mondial aujourd’hui est de stabiliser l’effet de
serre. C'est-à-dire de limiter l’impact de l’homme sur le processus de
changement climatique qui est apparu « naturellement ». Si l’on stoppe
les paramètres humains, cela ne voudra pas dire que le climat s’arrêtera
de changer. Rappelez-vous, que les masses d’eau des mers et océans ne
s’arrête ou ne change pas de température du jour au lendemain !cela
fonctionne en décalé.
La température moyenne du
globe a augmenté de +0.85°c depuis l’ère industrielle. Cette hausse est
prévu d’atteindre +1°c en 2035. Si des efforts drastiques s’organisent
dès aujourd’hui, rien ne changera cette prévision car ces +1°c sont
définis par notre activité passée jusqu’a aujourd’hui en 2014. Si nous
n’agissons pas aujourd’hui, par contre nous atteindrons les +4°c à
l’aube de 2081-2100 par rapport aux températures de référence de
1986-2005.
Les réchauffements ne seront pas les mêmes sur
toute la surface du globe. Ils seront plus important sur les continents
et moins importants sur les océans (Nous parlons de températures
moyennes sur l’ensemble de la planète !). En suivant le modèle de
scénario le moins alarmant, en Afrique, toutes les saisons seront
touchées par ce réchauffement. En Europe le réchauffement sera plus
important l’hiver dans le nord (et donc des périodes de neige plus
courte). En méditerranée, c’est l’été qui sera plus chaud avec davantage
de sécheresse. Dans les régions polaires de l’hémisphère nord, la
hausse est prévu à +10°c ! En France nous devons nous préparer à une
augmentation du nombre de jours de canicule (qui doublera en 2100) et a
des périodes moins importantes de grands froids l’hiver.
En
suivant le modèle de scénario le plus alarmant, les choses se gâtent
encore plus après 2100. En 2300 ces scénarios envisagent une température
moyenne du globe de +8°c à +12°c !
Le scénario le plus
alarmant, c’est en conservant nos modes de vie actuels. Donc plus
nous évoluons vers des modes de vie plus sobre, plus nous pourrons nous
rapprocher du scénario le plus optimiste !
Concernant les
pluies, les températures augmentant, le phénomène d’évaporation puis de
restitution sous forme de précipitations est envisagé. Mais les pluies
ne se déclareront pas sur tout le globe. L’Afrique et la Méditerranée
seront encore moins arrosées qu’aujourd’hui. Par contre le nord de
l’Europe sera davantage arrosé l’hiver. Globalement en Europe, les
contrastes vont se creuser entre régions humides et régions sèches et
favoriser les inondations et les sécheresses.
Les
contrastes entre les masses froides et les masses chaudes vont
s’amplifier. Les catastrophes naturelles (tempêtes, cyclones) pourraient
être plus fréquentes mais rien n’est encore certain actuellement.
Nous
vivons (en Europe) à la même latitude que le Canada. Hors
actuellement, le climat Européen et le climat Canadiens sont très
différents. C’est le Gulf-Stream, ce courant marin chaud, qui amène sur
l’Europe de l’ouest la douceur qu’il a emmagasiné dans les régions
équatoriales et tropicales. Le Canada n’en bénéficie pas. Si ce courant
marin déviait pour changer de cap, voir s’arrêter, cela pourrait jouer
un tour au climat de l’Europe de l’ouest. Cette théorie est envisageable
dans le sens ou la densité des masses d’eaux de l’océan atlantiques
peut changer avec la fonte des banquises qui sont chargées en eaux
douces (lire la partie 1). C’est bien quelque chose d’attendu mais les
scientifiques ne sont pas tous en accord sur ce scénario. D’autres
surprises sont envisageables.
5 types de changements devraient intervenir dans les prochaines décennies avec un réchauffement de +2°c:
*
Les glaces de mer de l’Arctique (et sa banquise) et les récifs
coralliens ne pourront pas supporter un réchauffement de +2°c. en 2100,
c’est certain, il n’y aura plus de banquise,
* Les phénomènes
extrêmes tels les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les
inondations côtières, devraient s’intensifier,
* La disparition
de la ressource en eau douce et les difficultés pour la production agricole,
vont impacter fortement certaines populations,
* La biodiversité et donc l’ensemble de l’économie mondiale vont souffrir de ce réchauffement,
* Les écosystèmes et certains systèmes physiques vont être touchés de façon irréversible.
Tous
ces changements s’aggravent dangereusement suivant l’augmentation du
réchauffement. On parle d’un monde nouveau à partir de +4°c !
On
peut déjà affirmer que d’ici quelques années (avant la fin de notre
siècle), la banquise va disparaître avec les glaces du pôle nord. Dans
les montagnes françaises, les loisirs et sports d’hiver vont aussi
disparaître avec la fonte des glaces et disparition des neiges.
Le
niveau des mers va augmenter d’un mètre d’ici la fin du siècle et donc
des îles vont être noyées (comme les Maldives ou plus près de nous en
Bretagne, l’ile de Sein…). Progressivement, au Languedoc, en Camargue ou
au bassin d’Arcachon, les côtes vont être grignotées. Pour des pays
comme le Bangladesh ou la Hollande c’est de véritables crises qui
s’annoncent.
Les mers sont elles mêmes affectée au sens
chimique. Les eaux vont s’acidifier (augmentation de la teneur en
dioxyde de carbone qui se dissout dans l’eau) ce qui va être dangereux
pour certains organismes comme les coquillages (leur coquille est en
calcaire et il va se dissoudre avec l’augmentation du PH). D’ici 2100,
le PH des mers va baisser (s’acidifier) de 0.06 à 0.3 en moyenne.
Disparition de certaines espèces, c’est disparition de proies pour
d’autres espèces…
Les perturbations dans les courants
marins pourront occasionner par contre de grosses augmentations de
populations de certaines espèces marines (+30 à +70% !! et
principalement pour des espèces d’eaux chaudes), du moins pour un temps.
Les hausse de température des mers peut par contre faire disparaître
les espèces inféodées a certaines températures.
Dans les
terres, avec les sécheresses, l’eau douce va se raréfier. En moyenne sur
le globe, on parle de -20% des ressources en eau douce par augmentation
d’1°c. En Afrique, il n’y aura plus d’eau douce, mais dans les hautes
latitudes comme l’Europe du Nord, les ressources en eau vont grossir
avec l’augmentation des précipitations. Si dans certaine régions sèches,
la fonte des glaces de montagne va générer beaucoup d’eau… ce ne sera
que pour un temps (plus de glace, plus d’eau). Dans les zones ou les
précipitations augmenterons, des inondations sont envisageables.
Les
écosystèmes vont changer et la biodiversité par conséquence. Si
certaines espèces comme les oiseaux sont très mobiles, d’autres le sont
moins. La capacité d’adaptation des espèces animales et végétales va
dépendre à leurs facultés de déplacement (et leur rapidité dans ces
déplacement). De très nombreuses espèces vont disparaître. Car la
vitesse du réchauffement planétaire (accéléré par l’activité humaine)
n’a rien de naturel. La nature ira donc à son rythme. Des espèces ne
pourront donc pas atteindre des latitudes ou des altitudes plus fraîches
a temps, et donc disparaîtrons. Tout comme dans les océans, c’est l’ensemble
de la chaîne alimentaire qui va être affectée. L’homme doit se préparer
a changer ses modes de productions agricole pour s’adapter lui aussi à
tous ces changements. Déjà notre faune et notre flore perçoivent les
changements climatiques. Et déjà l’adaptation est en route. De
nombreuses espèces ont déjà démarré le voyage. Et aussi le monde
naturaliste l’a déjà observé. Si nous avons indue certaines disparitions
d’animaux ou de végétaux aux causes des pollutions, il est certain
aujourd’hui que le facteur du changement climatique s’y est additionné.
Finalement pollution et changement climatiques… tout est lié…
L’économie
et la démographie vont aussi être bouleversées par tous ces changements.
Dans la production agricole mondiale, des baisses de rendement sont déjà
observées depuis quelques années. Ces baisses sont bien sûr localisées.
Mais elles pourront se généraliser si nous ne prenons pas garde. Par
contre, dans certaines régions, le climat est devenu propice à certaines
productions agricoles. On parle par exemple de rendements +25% pour la
betterave sucrière en Irlande. Alors qu’en Italie, les rendements maïs
on baissé d’1/4. L’Europe du Nord, plus humide et plus chaud, devrait
voire son agriculture s’épanouir. Tandis que l’inverse se profile pour
les régions Méditerranéennes. Globalement les régions arides vont
s’étendre en Afrique. Les productions de céréales (dont le riz) vont
baisser en Chine et en Inde. D’après le GIEC, le réchauffement de la
planète à +2°c devrait être finalement favorable à la production
agricole mondiale. Mais les spécialisations des productions vont évoluer
dans l’espace géographique. Par contre un réchauffement supérieure à
+2°c aura un effet inverse à cette prévision… Ce qui va réellement
changer, c’est la vie de certaines populations. Les populations les plus
fragiles vont devoir migrer, poussées par l’aridité (ou la monté des
eaux). Et donc la démographie dans certaines régions du globe (là ou
l’agriculture va être favorisée) va être très perturbée. Le risque de
tension va s’accroitre… c’est déjà le cas avec les vagues d’immigration
en Europe. Si des populations d’Afrique cherchent à venir en Europe,
c’est qu’elles sont poussées vers le nord par l’aridité qui s’installe
dans leur région d’origine. La répartition de l’humain sur terre va donc
changer. A nous de réfléchir ensemble et de prévoir aujourd’hui
l’accueil de ces populations (on parle aujourd’hui, plus de maîtrise de
l’immigration plutôt que d’aménagement de l’espace pour accueillir les
migrants, c’est du contre sens !). Et si nous imaginions, qu’à son tour,
tout notre peuple va devoir déménager… pour aller plus au nord… Et
notre économie doit s’y préparer. La demande énergétique dans certains
pays va donc s’amplifier suivant l’accroissement des populations. Si
nous ne l’avons pas compris le monde de l’industrie travaille depuis des
dizaines d’années sur ce grand projet d’adaptation (a quoi peu servir
l’acharnement pour un barrage à Sivens !) … ce n’est pas pour autant
qu’il nous faut laisser faire n’importe quoi !
La santé
de l’humain va être impactée par le changement climatique. Si la
mortalité due aux canicules va augmenter, la mortalité due aux grands
froids va baisser. Le risque est fonction de notre capacité à résister au
rayonnement solaire et notamment aux ultraviolets (risque plus important
de cancers de la peau ou de la cataracte). Mais les effets du soleil,
c’est aussi un bénéfice sur la synthèse de vitamine D (ce qui est plus
positif). D’autres phénomènes
sanitaires seront occasionnés par l’augmentation des températures (qualité des eaux potables par exemple).
Ces
changements climatiques vont changer beaucoup de chose dans la
cartographie mondiale des pays riches et des pays pauvres. Notre
Civilisation est en train de disparaître. Mais une autre est naissante et Demain s’écrit aujourd’hui !
C’est
par choix que ce dossier ne traite pas précisément de l’impact du
changement climatique, sur nos seules régions (Europe, France,
Bretagne). Car finalement, nous vivons sur la Terre. Et nous sommes
acteurs et dépendant de la Terre entière ! Dans un prochain discours,
nous verrons plus précisément comment s’organiser en région et en
intelligence avec le reste du monde…
Notre
capacité d’adaptation va être mise à l’épreuve. Pour nous préparer, nous devons très vite nous éloigner de cette peur qui nous
envahie à la lecture de ce discours. Nous le devons pour nos enfants (les générations futures) et pour
tous les peuples qui n’ont pas encore conscience de tout ça… Retroussons nos manches !
(À suivre…)
Mikael HARDY, École Paysanne 35